Jean-Luc DIOLEY, directeur de l’entreprise familiale TRANSPORT CLOT, adhérent du groupement Evolutrans, nous explique sa gestion de la crise sanitaire inédite et partage avec nous son ressenti.
Comment avez-vous géré la crise du COVID-19 ?
« Un peu comme tout le monde, cela n’a pas été très facile. Il a fallu rapidement s’adapter à cette situation inédite.
Dès le début du confinement, nous avons appliqué les mesures préconisées par les autorités. Pour respecter les mesures de distanciation, nous avons été obligés de diviser par deux l’effectif des services support, exploitation, facturation, comptabilité, RH, etc. Les personnes qui ont effectué du télétravail ont travaillé à mi-temps.
Nous avons pu maintenir cette organisation pendant les trois premières semaines du confinement. Ensuite, la baisse de l’activité nous a contraints dans un premier temps à demander au personnel de prendre le maximum de congés en retard. Dans un second temps, vers la fin du confinement, nous avons été obligés de passer quelques salariés en chômage technique. »
Quelles nouvelles dispositions avez-vous mises en place ?
« Nous avons heureusement pris nos dispositions afin de fournir à nos conducteurs des masques et du gel hydroalcoolique, malgré la pénurie. C’était indispensable pour la continuité de notre activité pendant le confinement.
Nous avons également renforcé les horaires de la société de nettoyage qui s’occupe de nos locaux pour les désinfecter deux fois par jour, en plus de toutes les mesures sanitaires que nous avons mises en place.
Toutes ces dispositions sont importantes afin de protéger et rassurer mes équipes présentes sur le site et sur le terrain. »
Dans quelle mesure votre activité a-t-elle été impactée ?
« Comme la plupart des secteurs d’activité, nous avons été fortement touchés.
C’est simple, avant le confinement, notre activité était très chargée. Pendant le confinement, notre activité a baissé de 55%. Ceci sans compter le coût de toutes les mesures sanitaires qu’il a fallu mettre en place et qui sont toujours en application.
Nous avons été très impactés sur des activités industrielles lourdes, notamment les scieries. Il y a également toutes nos prestations pour les magasins de bricolage, les commerces de matériaux et magasins d’ameublement, qui ont dû être interrompues. Il faut dire que la plupart de ces entreprises étaient fermées pendant le confinement. »
Comment Total vous a accompagné dans la gestion de cette crise ?
« Je n’ai pas eu de problème d’approvisionnement et de livraison de lubrifiants. Finalement, ma collaboration avec Total n’a pas été modifiée par la crise.
Mon commercial de proximité a toujours été présent. Cela s’est traduit par la vérification de l’état de mon stock, afin d’assurer la continuité de mes activités essentielles.
Sinon, je sais que le service clients et l’assistance technique sont restés disponibles et accessibles par téléphone, en cas de besoin. »
Comment s’est déroulée la reprise de vos activités après le déconfinement ?
« Ce n’est pas facile de reprendre après une si longue période d’inactivité ou d’activité ralentie. Ceci étant, nous ne sommes qu’au début du déconfinement. Avec la reprise de l’activité, les volumes repartent à la hausse certes, mais nous avons provisionné une baisse générale de 15% pour les mois à venir.
A ce jour, 10% de nos conducteurs n’ont pas repris le travail. L’effectif sera au complet à partir du 3 juin, mais avec certainement des ajustements fréquents, au regard de l’évolution de la situation générale. »
Quelles sont vos perspectives pour demain ?
« Comme pratiquement tout le monde, nous avons des inquiétudes pour la suite, mais aussi des espoirs.
Nous espérons que nos clients seront reconnaissants de nous avoir eus à leur côté pendant cette période difficile et qu’ils s’appuieront davantage sur les transporteurs français pour la suite en confiant moins leur fret à des commissionnaires qui privilégient des transporteurs à bas coûts. Enfin, nous comptons sur l’État français, qui a remarquablement soutenu ses entreprises avec le chômage partiel, pour que demain, des contrôles drastiques des règles de cabotage soient effectués sur les camions étrangers qui rouleront sur le territoire national. »