02. Actualité marché

Tendance générale du marché du Transport

L’essor du e-commerce pendant la pandémie, +30% selon la Fédération du e-commerce (Févad), cumulé à la reprise des activités économiques, a redonné des couleurs au transport routier de marchandises. Selon le baromètre d’activité du TRM mené par le CNR (Comité National Routier), le chiffre d’affaires transport a augmenté de +10% en mars et +2% en avril par rapport à une situation d’avant crise (respectivement mars et avril 2019).

En conséquence, les immatriculations de camions en 2021 devraient augmenter de 14% en moyenne en France pour revenir à leur niveau de 2019 selon une étude du Bipe pour la Fédération Française de la carrosserie (FFC). Pour rappel, les immatriculations de camions avaient baissé de 24% en 2020. Selon les segments, les ventes de camions tracteurs devraient connaître une croissance de +21% contre +6% pour les porteurs et +8% pour les remorques ou semi-remorques.

Une croissance qui ne devrait pas se tarir au vu de la nécessité de décarboner le parc du  transport routier. Le texte de la loi Climat, qui répond aux préconisations de la Convention citoyenne, pousse également dans ce sens, bien qu’il soit décrié par les organisations représentantes comme la FNTR*, comme « n’apportant aucune solution concrète pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique ». Trois mesures majeures du texte impacteront le TRM : la perte de l’avantage fiscal sur le carburant d’ici à 2030, le retour d’une écotaxe laissée à l’appréciation des régions volontaires et enfin, la fin de la commercialisation des poids lourds « à énergie fossile » fixée pour 2040.

@Les Echos (ROMAIN DOUCELIN/SIPA/SIPA)

Le Sénat, via le Rapport d’information « Transport de marchandises face aux impératifs environnementaux » se veut, lui, plus constructif. Il a récemment formulé 40 propositions dont l’un des axes majeurs est le renforcement des dispositifs d’aides à la transformation des parcs. Aujourd’hui, près de 99% des poids lourds sont équipés de moteurs diesels émettant la « quasi-totalité des émissions de gaz à effet de serre » de la branche Transport de marchandises selon le rapport. Le prix est l’une des principales barrières à la transformation des parcs : l’écart de prix entre un camion diesel et un camion électrique relève encore du simple au double selon les marques. Un enjeu d’autant plus important qu’une dizaine de métropoles ont déjà mis en place en 2021 des zones dédiées aux faibles émissions dites ZFE « Zone à faible émissions ».

Le salon Solutrans 2021, qui se tiendra du 16 au 20 novembre 2021, sera l’occasion de mettre en avant les nouvelles solutions des constructeurs face à ces enjeux de la transition énergétique. Parmi celles-ci, l’hydrogène s’affirme comme l’une des possibles énergies d’avenir pour le transport routier. 7 milliards d’euros sur 10 ans vont être consacrés à cette énergie pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde. Les constructeurs s’organisent et les premiers camions à hydrogène devraient apparaître à horizon 2022 sur les routes françaises.

Tout l’enjeu de la filière sera de construire une réponse adaptée aux défis de la transition énergétique du secteur du transport, tout en prenant en compte les problématiques du secteur.

*Fédération Nationale des Transports Routiers

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