L’année 2023 a été marquée par deux grandes tendances de fond : une baisse de l’activité du transport de marchandise et une concentration du secteur.
Au troisième trimestre 2023, les chefs d’entreprise du secteur du TRM ont constaté une forte baisse de leur activité (-6.4%), avec un quatrième trimestre attendu en replie. Le baromètre de la FNTR marque l’insatisfaction de 54% des chefs d’entreprises, et 28% sont sans avis.
On mesure en parallèle une baisse des effectifs du secteur qui était de -1% au 2eme trimestre, soit près de 4400 emplois en moins. Dans le même temps, 412 défaillances d’entreprises du TRM ont été enregistrées, soit 29 % de plus qu’un an auparavant.
Quelles sont les raisons de la baisse d’activité ?
Tout d’abord, Économiques : Ralentissement économique et baisse de la consommation, hausse des coûts opérationnels et concurrence accrue viennent impacter les marges, volumes, et kilomètres parcourus.
Puis, Environnementaux : la pression pour réduire l’empreinte carbone conduit à des investissements dans des flottes plus écologiques, mais peut entraîner des coûts supplémentaires. Les normes environnementales de plus en plus strictes peuvent aussi imposer des restrictions sur les véhicules et les itinéraires (ZFE), affectant l’efficacité opérationnelle. Le 18/01/2024 le parlement européen et les Etats membres ont conclu un accord sur les plafonds d’émissions de CO2 pour les Poids Lourds : les émissions des camions vendus à partir de 2030 devront être abaissées d’au moins 45% par rapport à 2019, puis de 65% en 2035 et de 90% en 2040 (en comparaison des niveaux de 2019).
Et enfin Structurels : L’évolution des modèles commerciaux, la montée en puissance du commerce électronique et les nouvelles méthodes de distribution modifient la demande de transport. La pénurie de main-d’oeuvre du secteur peut entraîner des retards et une capacité de transport réduite et mettre la pression sur les coûts salariaux.
La baisse d’activité du TRM est bien multifactorielle et nécessite des ajustements pour maintenir la viabilité du secteur sur le long terme.
Pour répondre à tous ces défis, on observe notamment une concentration dans le transport routier de marchandises. Certaines entreprises cherchent à racheter d’autres acteurs pour renforcer leur position et augmenter leur résilience.
En 2023, le groupe Charles André a racheté le groupe Autaa, le groupe Olano les transports Bonnart, le groupe Le Guevel a repris les Routiers Bretons, et plus récemment Mauffrey a repris les transports Patoux, ce ne sont que quelques exemples, la liste des rachats est longue et les annonces se multiplient depuis début 2024. Il reste à voir quelles entreprises seront en mesure de mettre en place une stratégie de croissance externe sans compromettre leur stabilité financière.
Pour conclure, s’il est difficile d’avoir une vision pour 2024, on sait aujourd’hui que le secteur rencontre des difficultés, mais signal encourageant : il se restructure à grande vitesse pour s’adapter et se préparer aux enjeux futurs.
Source : Le conjoncture du Transport Routier de Marchandises – 4ème trimestre 2023 (fntr.fr)